L’écologie de soi : comment respecter sa propre diversité et son écosystème
L’écologie ne parle pas des arbres. Elle parle du vivant — du tien, d’abord. De la manière dont tu te traites, dont tu te respectes, et dont tu coexistes avec les autres sans te déformer. Respecter le vivant commence par cesser de s’attaquer au sien
On associe spontanément l’écologie à la planète, aux ressources naturelles, à la biodiversité. Mais le terme écologie n’est pas réservé aux plantes et aux animaux. Nous sommes un vivant parmi les autres.
L’écologie de l’humain, c’est sa capacité à respecter :
son écosystème interne,
l’écosystème des autres,
et l’espace relationnel entre les deux.
Pas étonnant que l’écologie de notre planète se porte mal : nous reproduisons à l’extérieur ce que nous faisons à l’intérieur.
Si l’écologie est la manière dont un système vivant se maintient dans la durée sans s’abîmer, alors il suffit d’observer comment nous nous traitons — individuellement et collectivement — pour comprendre pourquoi tant de choses semblent partir en vrille.
Il est nécessaire de remettre “l’église au milieu du village”, et de reconnaître que nous avons la responsabilité de l’écologie de notre vivant, donc de l’intersection entre le soi, l’autre et l’entre.
Respecter son écologie commence par comprendre ce qui la compose :
ses rythmes naturels
ses besoins réels
ses limites structurelles
ses modes de fonctionnement
sa diversité interne
ses complémentarités
Or le modèle collectif dominant nous incite à croire que se contraindre, se lisser, s’adapter est la seule voie pour “vivre ensemble”.
Mais l’humain n’est pas un système monolithique et homogène. C’est même tout l’inverse.
Nous sommes faits de paradoxes, de multi-vitesses, de capacités hétérogènes, de zones d’hypersensibilité et d’autres d’hypercompétence. Nous sommes un ensemble de niches internes qui se complètent plutôt qu’elles ne s’opposent.
L’erreur, c’est d’essayer de se faire entrer dans une monoculture, comme un pied trop grand dans une chaussure trop petite.
Même par bonne intention.
Même par volonté de bien faire.
Quand tu te forces à fonctionner à l’encontre de ta propre diversité, tu deviens anti-écologique avec toi-même.
Tu te sur-exploites.
Tu t’épuises.
Tu te perds.
Et — sans le vouloir — tu deviens également “anti-écologique” dans tes relations.
Parce que quand tu ne respectes pas tes différences internes :
→ tu projettes tes exigences sur l’autre
→ tu demandes à l’autre ce que tu t’imposes
→ tu crois que vos modes opératoires devraient être symétriques
→ tu lis mal ses réactions
→ tu confonds divergence et danger
La non-écologie de soi crée mécaniquement la non-écologie de l’autre.
Mais lorsque tu commences à te traiter comme un système vivant, et non comme une mécanique linéaire, quelque chose change profondément.
Tu t’ajustes au lieu de t’adapter.
Tu fais de la place au vivant en toi.
Tu acceptes les zones sensibles sans en faire une faiblesse.
Tu reconnais les zones fortes sans les sur-solliciter.
Tu trouves un rythme qui nourrit au lieu d’épuiser.
Et étonnamment, la relation devient plus simple, plus fluide, plus juste.
Parce que lorsque tu deviens écologique avec toi-même, tu ne cherches plus à corriger l’autre.
Tu ne projettes plus ce que tu t’interdis.
Tu ne demandes plus à autrui de compenser tes distorsions.
Tu accueilles sa diversité avec la même évidence que tu redonnes à la tienne.
L’écologie de soi n’est pas un concept.
C’est une posture.
Une manière de se tenir dans le monde sans se sacrifier,
sans se sur-adapter,
sans se trahir.
C’est ce qui te permet d’exister entier.
Et donc de laisser l’autre exister entier aussi.
Disclaimer: Tout ce que je partage est vrai depuis là où je l’observe. Ce n’est pas une vérité absolue ni immuable (j’espère bien évoluer!). C’est ce qui me traverse au moment où je l’écrit.
Si cela ne résonne pas avec toi, ne prends pas.