Décoder les humains : ma méthode de survie
Pourquoi comprendre les autres est devenu ma seule manière de traverser le monde sans me perdre.
Je n’ai jamais su naviguer le monde en me fiant à l’intuition sociale.
Le comportement des gens m’a toujours paru opaque, parfois illogique, souvent surprenant.
Alors j’ai développé un réflexe : tout observer, tout analyser.
À chaque échange, je me demandais :
pourquoi j’ai dit ce que j’ai dit,
pourquoi l’autre a réagi comme il a réagit,
pourquoi on est arrivé à ce résultat final.
J’ai passé cinquante ans à faire du rétro-engineering humain.
À observer.
À chercher des patterns.
À comprendre les mécaniques invisibles qui gouvernent nos décisions et nos comportements.
Pour tenter d’y voir clair et d’y comprendre quelque chose.
Ce n’était pas un hobby. C’était une nécessité.
Une manière de rester orientée dans un monde dont je ne possédais pas les codes.
C’est devenu une programmation inconsciente également (à double tranchant).
Avec le temps, cette manière de faire est devenue une boussole.
Elle m’a permis de voir ce que peu voient : les règles invisibles, les croyances profondes, et les réflexes hérités qui structurent le comportement de chacun.
Le diagnostic d’autisme a simplement confirmé pourquoi j’avais embrassé cette compétence de lucidité particulière avec autant de ferveur. Cela m’était naturel. Ce talent d’observation et de déduction ne nécessitait presque aucune ressource. C’était facile.
Cette observation m’a permise de comprendre que je ne voyais pas et n’expérimentais un monde absolu. Chacun dispose de sa vision du monde. Il n’y a rien de normal ou de générique comme manière de voir le monde. Et depuis son point de vue, de là où on regarde, il n’existe qu’une seule version du monde : la nôtre. Et cette vision est si précise qu’elle nous semble être la version objective du monde, telle que chacun peut l’observer.
Mais l’expérience que chacun fait du monde n’est pas le monde. C’est un vécu subjectif.
Nous croyons voir la même chose — mais chacun regarde depuis sa propre île.
Si chacun voit midi à sa porte, comment parvenir à nous rencontrer?
Comment faire pour vivre le collectif si chacun voit son monde?
Si il y a autant de mondes que de personnes, le but ne peut plus être de me conformer à une idée générique du monde. Elle n’existe pas. En revanche, s’ajuster à chaque monde est possible.
On peut créer des ponts: entre ce qui se passe en nous et ce qui se passe chez l’autre.
Pas pour se renier.
Ni pour valider ou se convaincre que sa version du monde est mieux que celle des autres.
Mais pour msouvrir à toutes les manière d’être au monde et mieux comprendre ce qu’elles ont de magique.
L’externalité positive de cette approche?
M’autoriser à vivre ma version du monde, pleinement.
Elle n’est pas mieux ni moins bien que celle des autres.
Mais c’est la mienne, alors autant l’embrasser et l’explorer pleinement!
Ne dit-on pas :”sois toi-même, les autres sont déjà pris”?
Disclaimer: Tout ce que je partage est vrai depuis là où je l’observe. Ce n’est pas une vérité absolue ni immuable (j’espère bien évoluer!). C’est ce qui me traverse au moment où je l’écrit.
Si cela ne résonne pas avec toi, ne prends pas.